Montréal, le 2er février 2015
École d’architecture de l’Université de Montréal
À l’attention du comité de consultation à la nomination de la future directrice ou du futur directeur
Mesdames, Messieurs,
En tant qu’étudiantes et étudiants au baccalauréat et à la maîtrise en architecture à l’Université de Montréal, nous croyons qu’il est important d’apporter un point de vue différent lors des audiences du comité de consultation à la nomination de la future directrice ou du futur directeur, certes celui des professionnelles et professionnels de demain mais surtout celui des personnes aux premières loges de l’enseignement. Ayant été élus et élues par nos pairs, c’est non seulement en notre nom, mais également au nom de tous les étudiantes et étudiants de l’École d’architecture que nous souhaitons nous faire entendre. Le changement de flambeau qui s’effectura à la fin de la présente année scolaire constitue une chance unique de définir les orientations et aspirations futures que nous souhaitons donner à l’École, en vue de la positionner en tête de liste des écoles québécoises, canadiennes, nord-américaines et mondiales, quant à la qualité de la formation et du milieu de vie qu’on y trouve.
Tout d’abord, nous souhaitons réaffirmer la richesse que constitue la diversité de parcours des étudiantes et étudiants fréquentant l’École d’architecture. Nous croyons que de côtoyer durant nos études des collègues ayant étudiés dans divers domaines, passant de la technologie de l’architecture aux sciences sociales et aux sciences appliquées, nous permet d’enrichir notre point de vue et notre façon d’aborder l’architecture. Cette diversité se doit d’être protégée, perpétrée et encouragée au sein de l’École.
De plus, les multiples débouchés possibles aux études en architecture devraient être mis en valeur et encouragés au sein de l’enseignement. La profession étant de plus en plus amenée à se redéfinir au fur et à mesure que les outils numériques se développent, l’étude de domaines connexes tels que la représentation architecturale au cinéma, en scénographie, en multimédia, dans les jeux vidéos, etc. se devrait d’être valorisée, par exemple par l’étude de précédents ou de thématiques d’atelier.
En deuxième lieu, nous désirons que la personne qui occupera le poste de direction joue un rôle de leader au sein de l’École. Nous constatons qu’il y a présentement un manque d’idées catalysatrices et génératrices de projet. Une ligne directrice d’action et d’orientation permettant de réaffirmer nos forces en tant qu’institution et de se positionner favorablement par rapport aux autres établissements d’enseignements nord-américains est essentielle et devraient constituer une priorité de la nouvelle direction. Dans un contexte de plus en plus compétitif, il faudra savoir se distinguer par la qualité de l’enseignement offert et une volonté de sans cesse s’améliorer. Pour nous, le statut quo n’est pas une option, nous désirons la meilleure formation possible et l’occasion de contribuer et de s’investir au rayonnement de l’École d’architecture.
Afin d’y parvenir, une plus grande ouverture envers les autres programmes en Amérique du Nord serait intéressante et souhaitable. Les étudiantes et étudiants souhaitent notamment obtenir dans un avenir rapproché des opportunités d’échanges et de stages avec d’autres institutions nord-américaines au baccalauréat et à la maîtrise afin d’enrichir leur parcours scolaire. Il en va de même avec les opportunités d’échanges à l’international, lesquels devraient être encouragés et offerts à l’ensemble des étudiantes et étudiants intéressés et démontrant la capacité de les réaliser.
Dans cette même optique, une plus grande intégration avec les autres disciplines présentes au sein de la faculté devrait être intégrée au sein de la formation. La présence de ces autres Écoles à formation connexes constitue une valeur ajoutée à notre formation, les occasions de partage et de collaboration sont toutefois quasi inexistentes. Il s’agit pourtant selon nous d’une excellente occasion d’enrichir notre parcours et de se distinguer des autres programmes de formation offert ailleurs.
Toujours dans cette lignée, une plus grande préoccupation quant à l’engagement et l’implication sociale en architecture, c’est-à-dire, de manière non-exhaustive, vis-à-vis des questions environnementales, sociétales et urbanistiques, ainsi que du rôle de l’architecte dans un contexte humanitaire ou défavorisé, devrait être intégrée au parcours académique au baccalauréat et à la maîtrise. Ces intentions doivent s’inscrire dans la perspective de l’université qui ne forme pas seulement des professionnels, mais aussi des individus ouverts et critiques qui chercheront à améliorer le monde qui les entoure et qui seront d’autant plus sensibles à ses enjeux contemporains.
En troisième lieu, nous aimerions que le changement de garde à la direction soit l’occasion d’améliorer les opportunités d’apprentissage pour tous les étudiantes et étudiants, ainsi que l’ambiance dans laquelle celui-ci se fera dans les prochaines années. Cela passe premièrement par une meilleure concertation et coordination au sein du corps professoral. Les professeurs, chargées et chargés de cours donnent souvent l’impression de ne pas communiquer entre eux, non seulement vis-à-vis des exigences de chacun des cours, mais également d’un point de vue personnel. Le corps professoral se doit notamment de se tenir informé des événements en lien avec l’école et des projets de leurs collègues. Ceci est particulièrement vrai entre les professeurs et les chargées et chargés de cours et de formation pratique, où il y a souvent une coupure visible au niveau de la communication et de la circulation de l’information.
Ensuite, le mandat d’enseignement de l’École doit sortir du cadre institutionnel que représente la faculté. L’architecture est une discipline qui se vit, et qui ne s’enseigne pas seulement à travers les livres, tels que le témoigne l’enseignement par projet en atelier. L’atelier doit continuer à se trouver au centre du cheminement pédagogique des étudiantes et étudiants, et à représenter l’opportunité pour ces derniers d’appliquer les enseignements acquis dans les cours théoriques. La personne qui occupera le poste de direction devra ainsi s’assurer de maintenir, voir améliorer, la qualité de l’enseignement et de l’encadrement prodigué dans ces cours pratiques, et ce, quelque soit la situation budgétaire de l’École et de la Faculté de l’aménagement. Nous croyons qu’il est du devoir de la direction de défendre la qualité de l’enseignement dispensé au sein de l’École face aux différentes instances se trouvant en aval de celle-ci.
Dans un même ordre d’idée, nous croyons qu’il serait à l’avantage des étudiantes et étudiants que l’enseignement ne se déroule pas strictement à l’intérieur des murs de la Faculté. Des visites de projets marquants dans la ville de Montréal, de chantiers en cours, de lieux historiques et patrimoniaux s’y trouvant, permettrait d’améliorer grandement le cursus académique. Une plus grande proximité entre le milieu universitaire et professionnel montréalais et québécois représentent également selon nous une plus value à notre formation, qui est présentement déficiente à l’intérieur de l’École. Un plus grand effort de ce côté serait donc apprécié et souhaitable. Cela passe aussi par une meilleure formation et coordination par rapport à la recherche et l’obtention de stages en architecture ou dans des domaines connexes.
De plus, dans une optique de respect de l’environnement et d’accessibilité aux études, nous aimerions voir diminués les frais associés aux programmes de baccalauréat et de maîtrise en architecture. La projection et l’impression en petit format devraient être encouragées et exigées lors des critiques et présentations intermédiaires. Nous aimerions également que la dimension économique soit prise en compte lors de l’élaboration des projets par les professeurs et tutrices et/ou tuteurs d’ateliers, ceci dans le but d’assurer à tous les étudiantes et étudiants, quelque soit leur situation financière, une opportunité égale.
Finalement, nous tenons absolument à ce que la personne qui occupera le poste de direction prenne l’engagement d’améliorer la qualité de vie des étudiantes et étudiants ainsi que l’accès aux ressources d’aide en santé physique et psychologique. Si l’exigence du parcours entrepris par les étudiantes et étudiants est de notoriété publique au sein de l’École, peu de support semble toutefois s’offrir à celles et ceux qui éprouveraient de la difficulté à un moment donné de leur cheminement à rencontrer les exigences élevées du programme. Un meilleur accès aux ressources d’aide, une plus grande compréhension de la part du personnel enseignant et la divulgation d’information et de formations au sujet de la gestion de la pression, du stress et autres troubles de santé pouvant être ressentis par les étudiantes et étudiants devront être instaurés à l’École d’architecture.
Nous aimerions terminer en remerciant Madame Anne Cormier, directrice sortante, pour son dévouement, son travail et son écoute des dernières années. Nous sommes unaniment confiantes et confiants que la succession de Madame Cormier saura être à la hauteur du poste et assurer une transition harmonieuse lors de son début de mandat. Nous sommes impatients, en notre nom et au nom des futurs représentantes et représentants étudiants, de travailler de concert avec elle ou lui à l’amélioration de la formation offerte à l’École d’architecture de l’Université de Montréal et à son rayonnement futur.
Merci, au nom du Regroupement des étudiants en architecture (RÉA)
Adrien Bravo, Président
Mathilde Laurier, Vice-présidente aux affaires internes
Karl Robert, Vice-président aux finances
Patrice B. Senécal, Vice-président aux communications
Marc André Perreault, Vice-président aux affaires externes
Alexandra Lavallée, Vice-présidente aux affaires académiques
Patrick Pedneault, Co-vice-président à la vie étudiante
Loïc Rozon, Co-vice-président à la vie étudiante
Maxime Dumas, Vice-président au développement durable